Corruption : les Mexicains boudent un référendum pour juger les anciens présidents - Bountiful Hoarde

Breaking

Post Top Ad

Post Top Ad

Sunday, August 1, 2021

Corruption : les Mexicains boudent un référendum pour juger les anciens présidents

Un homme vote dans le cadre d’un référendum national pour juger les anciens présidents, à Guadalajara, au Mexique, le 1er août 2021. Un homme vote dans le cadre d’un référendum national pour juger les anciens présidents, à Guadalajara, au Mexique, le 1er août 2021.

Les Mexicains ont dit « oui ». Mais seuls 7 % des 93 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, dimanche 1er août, lors d’un référendum sur d’éventuelles poursuites judiciaires contre les anciens présidents du Mexique. Une participation décevante à cet exercice inédit de démocratie participative, impulsé par le populaire président réformateur de centre gauche, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), qui est parti en croisade contre la corruption. Un camouflet pour AMLO, dont l’initiative, en raison de son ambiguïté, a suscité la polémique au nom de l’équilibre des pouvoirs, laissant planer le doute sur sa portée, bien plus politique que judiciaire.

Seuls 6,5 millions d’électeurs se sont déplacés, dimanche, selon les résultats préliminaires de l’Institut national électoral (INE) d’un pays considéré comme l’une des grandes puissances les plus corrompues au monde. C’était pourtant la première fois que l’INE organisait un référendum à l’échelle nationale. Entre 89 % et 96 % des votants ont approuvé l’initiative dans les urnes, selon l’institut. Leur participation est toutefois restée très loin du minimum de 37,5 millions d’électeurs (40 %) nécessaire à rendre contraignant le résultat de cette consultation pour les autorités.

Des électeurs attendent de voter dans le cadre d’un référendum non contraignant, à San Miguel Topilejo (Mexique), le 31 juillet 2021. Ils doivent décider si les ex-présidents mexicains doivent être jugés pour tout acte illégal effectué pendant leur mandat. Des électeurs attendent de voter dans le cadre d’un référendum non contraignant, à San Miguel Topilejo (Mexique), le 31 juillet 2021. Ils doivent décider si les ex-présidents mexicains doivent être jugés pour tout acte illégal effectué pendant leur mandat.

Il faut dire que la question posée aux Mexicains était plutôt tortueuse : « Etes-vous d’accord ou non pour que des actions pertinentes soient menées, conformément au cadre constitutionnel et légal, pour entreprendre un processus de clarification des décisions politiques prises dans le passé par les acteurs politiques, visant à garantir la justice et les droits des victimes potentielles ? » La formulation initiale, proposée en septembre 2020 par AMLO, mentionnait expressément les noms de ses cinq prédécesseurs : Carlos Salinas de Gortari (1988-1994), Ernesto Zedillo (1994-2000), Vicente Fox (2000-2006), Felipe Calderon (2006-2012) et Enrique Peña Nieto (2012-2018). La question d’AMLO faisait clairement référence à une possible action judiciaire contre leurs malversations supposées, alors que le Mexique est classé au 124e rang sur 180 du classement des Etats corrompus réalisé par l’organisation Transparency International.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Mexique, l’étau se resserre autour de l’ancien président Enrique Peña Nieto, soupçonné de corruption

« Un cirque politique »

Mais la Cour suprême a reformulé la question, invoquant le respect de la séparation des pouvoirs et de la présomption d’innocence. Les hauts magistrats ont néanmoins validé la tenue du référendum, qui occupe une place de choix dans l’agenda réformateur du président. AMLO fustige notamment les fraudes électorales orchestrées, selon lui, par M. Salinas de Gortari et M. Fox, ainsi que les financements électoraux illicites de son prédécesseur, M. Peña Nieto. Le président accuse M. Zedillo d’avoir accéléré des privatisations abusives. Quant à M. Calderon, AMLO a souligné « sa complicité, active ou passive », avec le crime organisé, alors que son ancien ministre de la sécurité publique, Genaro Garcia Luna, est poursuivi aux Etats-Unis pour narcotrafic. AMLO dénonce « le système antidémocratique et corrompu » instauré par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre), au pouvoir de 1929 à 2000 puis de 2012 à 2018, perpétué par l’alternance du Parti Action nationale (PAN, droite) de 2000 à 2012.

Il vous reste 46.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



from WordPress https://ift.tt/3lhXere
via IFTTT

No comments:

Post a Comment

Post Top Ad