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Monday, November 1, 2021

Licences de pêche pos-Brexit : la Grande-Bretagne exige le retrait « des menaces déraisonnables » de la France

Le conflit autour des licences de pêche post-Brexit continue d’envenimer les relations entre Paris et Londres. Lundi 1er novembre, la ministre des affaires étrangères britannique, Liz Truss, a appelé le gouvernement français à retirer ses menaces de sanctions, qui doivent entrer en application dès mardi sauf avancée significative des négociations. Paris prévoit d’interdire aux navires de pêche britanniques de débarquer leur cargaison dans les ports français. Un renforcement des contrôles douaniers de camions est également à l’ordre du jour.

« Les Français ont fait des menaces complètement déraisonnables », a déclaré Liz Truss sur SkyNews. Faute de solution « dans les quarante-huit heures », la chef de la diplomatie britannique a précisé que son gouvernement s’appuierait sur le mécanisme de règlement des différends dans le cadre de l’accord commercial post-Brexit pour demander des « mesures compensatoires ». Londres a prévenu s’apprêter à renforcer également les contrôles des bateaux de pêche européens.

Jersey pris dans la dispute

En vertu de l’accord de Brexit, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu’ils y pêchaient déjà entre 2017 et 2020. Or près d’une centaine d’entre eux n’ont pas pu apporter de preuves suffisantes de cet historique, explique Londres. Soixante-quinze pêcheurs de Boulogne se sont vu refuser leur licence, et 55 autres devraient perdre leur licence provisoire à la fin d’octobre si l’administration de Jersey ne la renouvelle pas.

« Nous avons été en discussion avec la Commission européenne depuis des semaines sur cette question des licences et nous avons répondu favorablement à 98 % des demandes de licence [faites par les Européens]. Nous avons agi en toute bonne foi et nous avons parfaitement respecté les accords du TCA [traité commercial post-Brexit] », a déclaré David Frost, le ministre de l’Europe de Boris Johnson, sur Twitter samedi.

Paris et Londres estiment être dans leur bon droit ; le président français, Emmanuel Macron, a déclaré dimanche que la « balle était dans le camp des Britanniques ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Pêche post-Brexit : Macron et Johnson s’expliquent et divergent sur une éventuelle « désescalade »

Pris dans cette dispute entre les deux pays, Ian Gorst, ministre des relations extérieures de l’île anglo-normande de Jersey, a appelé sur Sky News à « arrêter toutes ces bêtises et à s’occuper des problèmes techniques » permettant de délivrer les licences de pêche.

Avant même l’expiration de l’ultimatum, les autorités françaises ont dérouté la semaine dernière vers Le Havre un chalutier britannique suspecté d’avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles saint-jacques sans licence. Il était toujours à quai lundi.

Andrew Brown, porte-parole de l’entreprise Macduff Shellfish sise à Mintlaw, dans le nord de l’Ecosse, a précisé qu’une audience était prévue mardi ou mercredi « lorsque les termes et conditions entourant la libération du navire seront déterminés », en attendant le procès du capitaine, prévu en août. « L’équipage garde le moral et nous sommes en contact permanent avec le bateau », a-t-il ajouté.

Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés Entre les pêcheurs de Jersey et du Cotentin, l’encombrant voisinage du Brexit

Le problème nord-irlandais

S’estimant lésées, les autorités françaises prévoient d’interdire aux navires britanniques de débarquer leur cargaison et de renforcer les contrôles douaniers de camions est également à l’ordre du jour. S’estimant lésées, les autorités françaises prévoient d’interdire aux navires britanniques de débarquer leur cargaison et de renforcer les contrôles douaniers de camions est également à l’ordre du jour.

Un autre sujet de tension post-Brexit persiste, qui concerne l’Irlande du Nord. Londres exige la renégociation des mesures douanières spécifiques à la province britannique, mais les négociations, qui reprennent cette semaine à Bruxelles, restent dans l’impasse.

Dans le quotidien The Telegraph, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic s’est dit « de plus en plus inquiet que le gouvernement britannique s’engage sur la voie de la confrontation ». Destiné à la fois à protéger le marché européen et à empêcher le rétablissement d’une frontière physique sur l’île d’Irlande, qui risquerait de fragiliser la paix, le protocole nord-irlandais maintient de fait l’Irlande du Nord dans l’union douanière et le marché unique européens.

Mais il est dénoncé par Londres et les unionistes nord-irlandais, attachés au maintien de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Ils l’accusent de perturber les échanges entre la province et la Grande-Bretagne, séparées par la mer. Le secrétaire d’Etat britannique chargé du Brexit, David Frost, a estimé que l’Union européenne s’était montrée « sans égard envers les énormes sensibilités politiques, économiques et identitaires » en Irlande du Nord.

Lundi matin, un bus a été attaqué et incendié par deux hommes masqués dans un quartier unioniste de Newtownards, ville à l’est de Belfast. Les deux attaquants ont « dit quelque chose à propos du protocole » et menacé le conducteur avec une arme avant de répandre un liquide inflammable dans le bus et d’y mettre feu, a rapporté la ministre nord-irlandaise chargée des infrastructures, Nichola Mallon, à la BBC.

Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés En Irlande du Nord, les loyalistes aux abois après le Brexit

Le Monde avec AFP



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