Le compte à rebours a commencé. Un an avant son XXe congrès, prévu pour l’automne 2022, le Parti communiste chinois (PCC) tient, du 8 au 11 novembre, le sixième plénum de son comité central, une instance qui compte environ 350 membres. Durant les cinq années qui séparent deux Congrès, le Parti tient sept plénums, le sixième étant traditionnellement consacré à l’idéologie. Mais, fait exceptionnel, Xi Jinping va, cette fois, faire adopter une résolution sur l’histoire du Parti qui devrait encore davantage consolider son pouvoir durant cette année cruciale pour la suite de sa carrière.
Tout laisse à penser en effet que, contrairement à ses prédécesseurs depuis Mao Zedung, Xi Jinping va chercher à se maintenir au pouvoir plus de dix ans et cherchera donc à se faire réélire en 2022. La lassitude qui semble émaner de son pas lourd et de son regard fatigué est trompeuse. Déjà secrétaire général du PCC depuis 2012, président de la République et président de la commission militaire centrale, la question est de savoir s’il cherchera en 2022 à rétablir – et occuper, bien sûr – la présidence du parti, un poste supprimé en 1982. Sous Deng Xiaoping, six ans après la disparition de Mao, la direction du PCC avait en effet jugé bon de supprimer ce poste pour éviter que tout dirigeant puisse disposer de pouvoirs exorbitants, et se placer au-dessus du parti. Comme l’avait fait le « grand timonier ».
Avant Xi, seuls Mao Zedong en 1945 et Deng Xiaoping en 1981 avaient fait approuver une résolution sur l’histoire du Parti. Il s’agissait pour le premier d’asseoir sa légitimité et d’écarter toute critique avant de marcher sur Pékin pour la victoire finale. Deng, quant à lui, voulait faire le bilan de son prédécesseur – positif à 70 % selon lui –, pour mieux tourner la page du maoïsme et moderniser le pays.
Pas d’autocritique
La résolution présentée par Xi Jinping n’a pas encore été officiellement rendue publique, mais la teneur générale est néanmoins connue. A la différence des deux précédentes, elle porte moins sur le passé que sur l’avenir. Loin de reconnaître d’éventuelles erreurs, le Parti entend en effet s’appuyer sur ses réalisations passées pour mieux préparer le futur.
En août, le bureau politique a donné trois raisons à la présentation de cette résolution : « Un examen des principales réalisations (…) accomplies par le Parti durant ses cent ans d’efforts est nécessaire pour pleinement construire un socialisme moderne. (…) C’est aussi nécessaire pour soutenir la position centrale du secrétaire général Xi Jinping. (…) Tout le Parti devrait essayer de comprendre les raisons du succès du PCC durant les cent années passées et de savoir comment il peut assurer le succès à l’avenir, en suivant le principe du matérialisme historique et à travers une perspective correcte de l’histoire du PCC. »
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