JO de Tokyo 2021 : « je ne suis pas maudit », les espoirs brisés de Samir Aït Saïd - Bountiful Hoarde

Breaking

Post Top Ad

Post Top Ad

Monday, August 2, 2021

JO de Tokyo 2021 : « je ne suis pas maudit », les espoirs brisés de Samir Aït Saïd

Quatrième de la finale des anneaux, Samir Aït Saïd n’est pas parvenu à accrocher son rêve de médaille. Quatrième de la finale des anneaux, Samir Aït Saïd n’est pas parvenu à accrocher son rêve de médaille.

Samir Aït Saïd avait donné rendez-vous. Il y a cinq ans, sorti sur une civière à la suite d’une grave blessure en qualification des Jeux de Rio, le gymnaste français avait annoncé son intention de revenir briguer l’or à Tokyo. Le co-porte-drapeau de la délégation française (avec la judoka Clarisse Agbegnenou) n’est pas passé loin, lundi 2 août, mais il a échoué à une marche du podium dans l’épreuve d’anneaux.

« Aujourd’hui, quatrième, c’est la place que je mérite. Je ne méritais pas d’être médaillé, pas avec ce que j’ai fait », a-t-il commenté, amer. Sans dissimuler ses larmes. Car Samir Aït Saïd n’a pas pu défendre ses chances. « Je me suis fait mal il y a trois jours au biceps, a-t-il expliqué. Je pensais que je n’allais pas avoir mal avec l’adrénaline, j’ai arrêté de m’entraîner pendant trois jours, et tout à l’heure en m’échauffant j’ai senti que c’était impossible. »

Assurant avoir été incapable de lever le bras, et s’être fait poser un garrot par son kiné, le gymnaste de 31 ans n’explique pas comment il s’est retrouvé capable de réaliser son programme. Bras gauche bandé, longuement massé avant son envol, il a commis quelques erreurs, lui valant une note de 14 900 (contre 15 200 au troisième).

« Je pensais que ça allait péter, mais tant qu’à faire, je préférais que ça pète pendant la finale. » Pour lui, qui est revenu d’une double fracture du tibia-péroné animé par l’esprit des JO, il était inconcevable de baisser les bras. Pas en finale olympique. « Abandonner, ce n’est pas moi. Soit je perds, soit je me fais mal, mais je ne m’avoue jamais vaincu. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi JO de Tokyo 2021 : Samir Aït Saïd ou la renaissance éternelle

Obsédé par la finale olympique

Beaucoup auraient jeté l’éponge, au vu de l’avalanche de malchance qui colle aux basques du gymnaste. En 2012, quelques mois avant les Jeux de Londres, Samir Aït Saïd s’était blessé au tibia lors des championnats d’Europe à Montpellier, et avait manqué ce qui devait être ses premiers JO.

Quatre ans plus tard, en mondovision, les images de sa jambe en équerre à Rio marqueront le public du monde entier. Désormais, il est « celui qui s’est blessé à Rio ». Et il peine à se défaire de l’encombrant sparadrap.

S’il explique que l’IRM n’a pas trouvé grand-chose, il y a trois jours, Samir Aït Saïd a choisi de dissimuler son bras endolori, notamment à ses adversaires. Un choix qui peut interroger, sa discipline n’étant pas une opposition directe entre adversaires mais une performance entre un homme et des anneaux.

« Ils l’ont tous vu, et sont venus me demander pourquoi je ne m’échauffais pas, s’il y avait un problème. Je disais “C’est rien, c’est rien” », relate le Français. Obsédé par la finale olympique, rêve qui l’a aidé à se reconstruire alors qu’il n’était pas certain de pouvoir recommencer la gymnastique, il n’a pas su s’arrêter.

« Chez moi, dans trois ans, je prendrai le Graal »

Mais il réfute l’idée d’une malédiction. « Je ne suis pas maudit, assène -t-il, déterminé. Parce que je vais gagner à Paris. » Ayant annoncé qu’il décrocherait une médaille à Tokyo, il n’envisage pas de s’arrêter sur une quatrième place. « Chez moi, dans mon pays, dans ma ville, je prendrai le Graal ! »

Et ne lui parlez pas de « médaille du courage », pour avoir persévéré et disputé la finale, « avec un bras [qu’il] n’arrivait pas à lever. » « Je m’en fous ! Ce n’est pas pourquoi je m’entraîne tous les jours. Vous n’avez pas idée à quel point j’ai charbonné. Je me suis arraché, j’ai fait des sacrifices… Mais je finirai pas l’avoir, cette médaille. »

Lors des prochains Jeux olympiques, Samir Aït Saïd aura 34 ans. Un âge avancé dans sa discipline. Mais le premier gymnaste français devenu porte-drapeau de la délégation française n’en a cure. Il a effleuré son idéal olympique, mais a contemplé de l’ombre la remise des médailles aux Chinois Yang Liu (1er) et Hao You (2e) et au Grec Eleftherios Petrounias (3e).

« Je pouvais gagner, ce n’est pas terminé », a-t-il répété, les yeux rougis. Pour l’empêcher de s’agripper à ce rêve de médaille, il lui faudra plus qu’une énième blessure. Samir Aït Saïd donne déjà rendez-vous à Paris



from WordPress https://ift.tt/2VbV4P6
via IFTTT

No comments:

Post a Comment

Post Top Ad