
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Près de sept ans après « ses » JO à Sotchi, c’est un nouveau coup dur olympique pour Vladimir Poutine. Jeudi 17 décembre, le chef du Kremlin a été mis au ban par le Tribunal arbitral du sport (TAS), dont les nouvelles sanctions contre la Russie, accusée de dopage institutionnalisé, touchent les symboles de l’Etat tout en préservant l’avenir des athlètes.
Poids lourd du sport mondial, le pays a été exclu pour deux ans de compétition internationale. Ses sportifs pourront toutefois continuer de participer à titre individuel, sous bannière neutre et sans drapeau national. Sans hymne, donc, en cas de victoire et de médaille. Et sans présence d’officiels russes dans les tribunes (président inclus…).
Pour Vladimir Poutine, qui ne pourra assister à aucune compétition pendant ces deux années, le camouflet est plus politique que sportif. Le chef du Kremlin avait fait du sport l’un des outils de son « soft power » pour tenter de changer l’image de la Russie à l’international. Avec, quatre ans avant le Mondial de football, les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi de 2014.
Mais la belle histoire de Sotchi, la cité balnéaire au bord de la mer Noire et aux pieds des montagnes du Caucase, s’est retournée contre Moscou. Derrière la parfaite organisation, le succès populaire et le déluge de médailles russes, tout un système de dopage avait été mis en place. Deux ans plus tard, il a été dénoncé. Des tricheries généralisées qu’ont révélées plusieurs lanceurs d’alerte russes, principalement Grigory Rodchenkov.
L’ex-patron du laboratoire antidopage de Moscou, personnage haut en couleur et controversé, désormais réfugié aux Etats-Unis, a mis en cause le dopage instit utionnalisé de 2011 à 2015 et raconté les manipulations d’urine à Sotchi. Il a confessé avoir à la fois perfectionné la performance des athlètes, avec une créativité dont il tire un certain orgueil, et orchestré sa dissimulation, notamment grâce aux hommes du Federalnaïa sloujba bezopasnosti (FSB), l’un des héritiers du comité pour la sécurité de l’Etat (KGB).
Pas de JO en 2021
Pendant les JO de Sotchi, ces agents, déguisés en plombiers, intervenaient dans le laboratoire de contrôle pour, par un « trou de souris », récupérer les échantillons et les remplacer avec de l’urine propre, stockée au préalable. Face au scandale, les autorités russes ont ensuite été accusées d’avoir supprimé de nombreuses traces de contrôles antidopage positifs et introduit de faux messages pour compromettre Grigory Rodchenkov. C’est ce dernier épisode qui, ulcérant l’Agence mondiale antidopage (AMA), a déclenché la procédure tranchée jeudi par le TAS.
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