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Monday, November 8, 2021

Migrants : fortes tensions à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie

Des migrants à la frontière polonaise dans la région de Grodno, en Biélorussie, le 8 novembre. Des migrants à la frontière polonaise dans la région de Grodno, en Biélorussie, le 8 novembre.

Les autorités polonaises ont averti, lundi 8 novembre, que des centaines de migrants, en provenance de la Biélorussie, essayaient de franchir la frontière de la Pologne, limite orientale de l’Union européenne (UE). Cette dernière accuse le président biélorusse, Alexandre Loukachenko – lequel dément –, d’avoir orchestré l’arrivée d’une vague de migrants et de réfugiés, venus principalement du Moyen-Orient pour tenter d’entrer sur le territoire de l’UE, en réponse aux sanctions imposées par Bruxelles à la suite de la répression brutale de son régime contre l’opposition.

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La Pologne a envoyé des milliers de soldats à la frontière, y a construit une clôture de fils barbelés à lames de rasoir et a appliqué un état d’urgence local interdisant aux journalistes de travailler. « Un groupe de quelques centaines de personnes se dirigent vers le passage frontalier de Kuznica. Un groupe a déjà essayé de franchir la frontière », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement polonais Piotr Müller. Selon lui, cette opération est organisée « par les personnes liées à des services spéciaux biélorusses ».

« L’utilisation des migrants par le régime [du président biélorusse Alexandre] Loukachenko comme tactique hybride est inacceptable », a estimé dans un communiqué un responsable de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Et d’ajouter : « Nous sommes préoccupés par la récente escalade à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Nous appelons la Biélorussie à se conformer au droit international. »

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Une partie de la clôture frontalière détruite

Depuis lundi matin, des dizaines de vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux. Les images montrent des groupes de centaines de personnes, vêtus chaudement et sac au dos, marchant le long d’une route. Selon une géolocalisation faite par le service de vérification des informations de l’Agence France-Presse, une des vidéos a été prise près de bâtiments situés à Bruzgi, en Biélorussie, à 1,2 km de la frontière avec la Pologne. Une vidéo publiée sur Twitter par le ministère de la défense polonais fait, quant à elle, état de centaines de migrants massés le long de la frontière près du poste-frontière de Kuznica-Bruzgi.

Une autre vidéo publiée par le ministère de l’intérieur montre une partie de la clôture frontalière installée par la Pologne détruite, avec, d’un côté, des centaines de migrants et, de l’autre, des soldats, gardes-frontières polonais et des policiers en tenue antiémeute. « Les services polonais ont empêché les migrants de se frayer un chemin du côté polonais au sud du poste-frontière de Kuznica. La situation était sous contrôle », a fait savoir le ministère dans le tweet.

De leur côté, les gardes-frontières biélorusses ont confirmé lundi dans un communiqué : « En ce moment, un grand groupe de réfugiés avec des effets personnels se déplace le long de l’autoroute vers la frontière avec la Pologne. »

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Cellule de crise

A Varsovie, une cellule de crise du gouvernement – à laquelle ont participé le premier ministre, Mateusz Morawiecki, et les ministres de l’intérieur et de la défense – s’est réunie à 13 heures pour discuter de la situation. Au moins dix migrants sont morts jusqu’à présent dans la région, dont sept du côté polonais de la frontière, selon le quotidien du pays Gazeta Wyborcza.

La chef de l’opposition biélorusse, Svetlana Tsikhanovskaïa, a reproché lundi au président Alexandre Loukachenko d’avoir orchestré ce qu’elle a qualifié d’« attaque hybride » et a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à réagir dans un message publié lundi sur Twitter :

« Les migrants sont poussés à la frontière par des hommes armés. Loukachenko est pleinement responsable de l’attaque hybride contre la Pologne, la Lituanie et l’Union européenne. Le trafic de migrants, la violence et les mauvais traitements doivent cesser. Une réponse forte est nécessaire. #UNSC devrait discuter de cette crise. »

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Le Monde avec AFP



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