Eté 1968. La France brillait en cyclisme sur piste à Mexico. Emmenés par Daniel Morelon et Pierre Trentin, les Tricolores rentraient du Mexique avec 5 médailles, dont 4 en or. Plus d’un demi-siècle plus tard, la délégation française arrive à Tokyo avec plus de modestie. « L’or est inaccessible en sprint. Notre objectif annoncé depuis trois ans est une médaille de bronze en vitesse par équipes », détaille Christophe Manin, le directeur technique national (DTN) depuis 2017 de la Fédération française de cyclisme.
Les pistards français font moins peur depuis les Jeux de Londres 2012, durant lesquels ils n’avaient remporté que trois médailles d’argent face aux surpuissants Britanniques. Pourtant, dès 2010, l’entraîneur national de l’époque, Florian Rousseau, avait sonné l’alarme auprès de la fédération pour repenser un système qu’il jugeait en déliquescence.
Malgré l’ouverture du vélodrome olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines en 2014, l’ancien responsable du pôle sprint (de 2005 à 2013) déplorait l’absence de vision de la fédération. « Je ne partageais pas le projet du président David Lappartient et j’ai décidé d’arrêter. On pensait qu’avoir un vélodrome allait nous donner automatiquement des résultats, mais il y avait beaucoup d’autres choses à anticiper », déplore le triple champion olympique en 1996 et 2000.
Les années 1990, l’âge d’or des pistards français
Les années 1990 constituent l’âge d’or de la piste bleue, avec 12 médailles olympiques – dont huit titres – à Atlanta (1996) et Sydney (2000). « Il y avait toute une organisation, avec deux pôles à Paris et Hyères composés d’entraîneurs de renom [Gérard Quintyn et Daniel Morelon], qui faisait rejaillir la haute performance sur les clubs et les régions. Une compétition avait même été instaurée pour créer de la confrontation au plus haut niveau entre les meilleurs sprinteurs nationaux. Le niveau était parfois plus relevé qu’un championnat du monde », abonde Florian Rousseau, actuel chargé de la performance à la fédération française d’athlétisme.
Son ancien « poulain », Grégory Baugé, le rejoint. « Il y a eu des efforts financiers et humains, mais les personnes ne sont pas les bonnes. Tant que les dirigeants ne vont pas ouvrir les yeux, on va continuer sur cette voie descendante », alerte le vice-champion olympique de vitesse individuelle 2012.
Entre Rio et Tokyo, le budget de la DTN alloué à la performance a pourtant augmenté, de 30 % à 40 %, avec des créations de postes, parmi lesquelles des binômes d’entraîneurs ou encore des analystes performance.
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