
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Après plus de six semaines de course, le skippeur Yannick Bestaven s’est installé en tête du Vendée Globe, mercredi 16 décembre, alors qu’il navigue aux portes de l’océan Pacifique, qui sera pour lui une découverte.
Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Yannick Bestaven (Maître-Coq IV) a reçu une compensation horaire de dix heures et quinze minutes pour s’être dérouté afin de venir aider au sauvetage de Kevin Escoffier (deux autres navigateurs, Jean Le Cam et Boris Herrmann, ont aussi eu droit à des compensations). Une bonification qui ne sera effective que lorsqu’il aura passé la ligne d’arrivée, aux Sables-d’Olonne (Vendée). Mais force est de constater que le marin de 47 ans n’a pas besoin de ce juste retour des choses pour tenir le premier rôle de la course autour du monde en solitaire et sans escale.
Mercredi au petit matin, très au large de l’Australie, il a doublé Thomas Ruyant (LinkedOut) à mi-parcours du Vendée Globe pour prendre les commandes, lui qui est engagé pour la deuxième fois sur le Vendée Globe, mais dont la première participation avait tourné court en 2008 à la suite du démâtage de son bateau, moins de deux jours après le départ.
L’écart grandit
Thomas Ruyant, qui avait subi une avarie sur son foil bâbord le 25 novembre, le privant de cet appendice pour le reste de la course, a dû s’arrêter mercredi soir après avoir constaté la présence d’eau dans la soute de LinkedOut. « Il a immédiatement arrêté le bateau et s’est mis à la cape, bout au vent », ont fait savoir les organisateurs.
Le skippeur « a mis en action ses deux pompes afin de procéder à l’assèchement de ce compartiment étanche dont les cloisons sont fermées, de telle sorte que l’espace de vie du bateau n’est pas concerné », selon les organisateurs. Dès que l’eau aura été évacuée, le navigateur « procédera à un examen complet du bateau pour réaliser un diagnostic définitif expliquant ce subit envahissement ».
Au classement de mercredi à 17 heures GMT (18 heures à Paris), Ruyant naviguait en deuxième position, à l’approche de l’Océan pacifique, à moins de 16 mille du leader Bestaven. Mais quatre plus tard, l’écart avait grandi, atteignant plus de 50 milles.
Charlie Dalin revenu dans la course
Derrière, Charlie Dalin, retombé à la troisième place à 153 milles de la tête, est désormais revenu dans la course après avoir réparé pendant plusieurs heures une pièce liée au foil bâbord et qui était partie, laissant l’eau entrer. Le foil est un appendice latéral qui permet au voilier de voler – ces bateaux sont appelés des foilers. Le monocoque de Dalin, tout comme celui de Ruyant, est de toute dernière génération (2019), quand le foiler de Bestaven est plus ancien (2015).
« Aujourd’hui [mercredi], je dois encore récupérer de tous mes efforts mais ça va mieux, je me sens remotivé, je suis content d’être de nouveau en course, certes avec un foil que je ne peux plus utiliser, mais (…) avec un bateau en état de naviguer », a déclaré Charlie Dalin à l’Agence France-Presse (AFP). Il espère « que c’est la fin de la spirale négative » dans laquelle il était, « entre la tempête, les vents faibles, les poursuivants qui reviennent » derrière lui.
Derrière ce trio qui s’est échappé du reste de la flotte est positionné, à la quatrième place, Jean Le Cam (Yes-We-Cam !), à 468 milles du leader (868 km). Le navigateur de 61 ans a lui aussi reçu une compensation de seize heures et quinze minutes pour avoir sauvé Escoffier.
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