
Analyse. Jair Bolsonaro le répète à qui veut l’entendre : « Je ne sortirai de l’Alvorada [la résidence présidentielle de Brasilia] que le 1er janvier 2027 ! » Comprendre : après avoir été réélu au prochain scrutin suprême de 2022, pour lequel cet ancien soldat est évidemment déjà candidat et déjà en campagne, prêt pour la bataille : capitaine de cavalerie dressé sur son cheval, sabre au clair et bride abattue.
Cela sera-t-il si aisé ? Jair Bolsonaro dispose certes d’une cote de popularité au plus haut depuis le début de son mandat (37 % et 41 % d’approbation, selon les instituts). Il est l’un des très rares leaders de ce monde à avoir réussi (pour l’instant) à tirer avantage de la crise du Covid-19, prêchant, depuis son début, la primauté de l’économie sur la santé.
Pourtant, les apparences sont trompeuses. Les élections municipales de novembre se sont transformées en fiasco pour M. Bolsonaro. Ses candidats à Rio de Janeiro, Sao Paulo, Fortaleza ou encore Belo Horizonte ont tous ou presque été balayés, échouant à se faire élire, malgré l’appui direct du président. Ce dernier demeure enfermé dans la figure du trublion solitaire, incapable de « faire système » autour de lui.
Ne pas froisser les élites
Alors qu’il arrivera à mi-mandat au 1er janvier et entamera sa « deuxième saison » au pouvoir, le « lone ranger » Bolsonaro se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Pour lui, l’heure des choix a sonné. Ils sont au nombre de quatre, tous risqués et tous cruciaux, impliquant chacun d’importants sacrifices, et pouvant lui coûter, au choix, sa place ou sa réélection.
Il y a d’abord un choix diplomatique. Avec la défaite de Donald Trump, M. Bolsonaro a perdu son unique allié de poids sur la scène internationale. Il est désormais acculé, dos au mur, menacé de sanctions économiques pour sa gestion catastrophique du dossier amazonien. Le président brésilien décidera-t-il de se rapprocher de son homologue démocrate – qu’il a finalement félicité pour sa victoire, le 15 décembre –, ou, au contraire, de poursuivre sa fuite en avant ? Dans le premier cas, il perdrait l’appui d’une bonne partie de ses partisans, en particulier évangéliques et trumpistes convaincus. Dans le second, il se mettrait à dos les milieux économiques et financiers, épouvantés à l’idée d’une guerre commerciale avec Washington, et qui n’hésiteraient pas à lâcher M. Bolsonaro et appuyer sa destitution.
Il vous reste 60.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
from WordPress https://ift.tt/3rcqxfx
via IFTTT
No comments:
Post a Comment