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Thursday, December 17, 2020

La Hongrie, eldorado du handball féminin français

L’internationale française Béatrice Edwige, à Herning (Danemark), le 8 décembre 2020. La joueuse a rejoint le club hongrois de Györ à l’été 2019. L’internationale française Béatrice Edwige, à Herning (Danemark), le 8 décembre 2020. La joueuse a rejoint le club hongrois de Györ à l’été 2019.

« Metz, c’est l’armada française, Györ c’est l’écurie mondiale. » A 30 ans, Béatrice Edwige, a quitté le club de handball de Metz à l’été 2019 pour celui de Györ, en Hongrie. Celle qui est la « patronne » de la défense de l’équipe de France, n’est pas la seule internationale tricolore à avoir mis le cap sur l’Europe centrale.

Dans les rangs des Bleues, qui, vendredi, affrontent les Croates en demi-finale de l’Euro, à Herning au Danemark, trois autres joueuses évoluent également sur les rives du Danube : Amandine Leynaud, Estelle Nze Minko et Laura Glauser. Grâce Zaadi Deuna (Rostov-Don, en Russie), Siraba Dembélé-Pavlovic (CSM Bucarest) et Océane Sercien-Ugolin (Krim Mercator, en Slovénie) ont également, à l’intersaison, répondu à l’appel de l’Est.

Lire aussi Euro de handball : les Bleues en demi-finales après avoir dominé la Suède

Au sommet du handball français, cette « fuite » des internationales françaises est parfois même encouragée. « Plutôt que d’être une souffrance, c’est devenu une force, témoigne le nouveau président de la Fédération française de handball, Philippe Bana. Jouer à l’étranger les aguerrit. Et comme pour les hommes dans les années 1990-2000, ça donne un plus à l’équipe de France. »

L’exode n’est pas un phénomène récent. Les premiers départs ont fait suite à des crises financières. En 2012, la portière Cléopâtre Darleux s’est exilée au Danemark après la mise en liquidation judiciaire de son club brestois d’Arvor (Finistère). La même année, Siraba Dembelé-Pavlovic rejoignait le pays scandinave après avoir vécu les rétrogradations financières du Mérignac Handball (Gironde) et d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Environnement concurrentiel

Désormais, l’expérience à l’étranger est davantage motivée par l’envie de remporter la Ligue des champions, la compétition reine européenne. « C’est le titre qui manque à ma carrière », confie Béatrice Edwige, triple championne de France avec les Dragonnes de Metz.

Considéré comme le « meilleur club du monde », Györ truste cinq des sept dernières Ligues des champions, dont les trois dernières éditions. Le club hongrois offre aux Françaises la possibilité d’affronter « les meilleures handballeuses européennes », commente Béatrice Edwige.

Cet environnement concurrentiel ne déplaît pas à Laura Glauser – arrivée à Györ cette saison –, qui retrouve dans les buts sa compatriote Amandine Leynaud et l’internationale norvégienne Silje Solberg. « On se “fighte” pour le bien-être de l’équipe », s’amuse la gardienne de 27 ans.

Le championnat hongrois est l’un des meilleurs en Europe. Outre Györ, Ferencvaros (un club de Budapest) est également engagé en Ligue des champions pour la saison 2020-2021. Exilée depuis 2016, Estelle Nze Minko – transférée à Györ en 2019 – est populaire dans les rues hongroises. « Même en me baladant à 100 km à Budapest, parfois les gens me reconnaissent », glisse l’internationale.

Dans le « chaudron » de l’Audi Arena, les 5 500 spectateurs entonnent après chaque match l’hymne du club avec les joueuses, un « rituel » explique Estelle Nze Minko. « Ce sont des fanatiques, ils nous suivent jusqu’en Suède en bus, commente Béatrice Edwige. A Metz, il n’y avait qu’un supporteur qui faisait tous les déplacements avec nous. »

Estelle Nze Minko complète : « La médiatisation participe à la popularité de ce sport. Le week-end, quand tu allumes ta télé, tu as trois, quatre matchs de handball féminin. » Les handballeuses stars occupent les pages publicitaires des écrans télévisés, à l’instar des footballeurs en France.

Lire aussi Handball : les deux vies d’Estelle Nze Minko

Moment charnière

A Györ, l’usine automobile Audi est le partenaire principal du club, qui dispose d’un budget de près de 8 millions d’euros. En France, seul le Brest Bretagne Handball (5 millions d’euros) peut rivaliser avec Györ ou Rostov. « A Brest, les salaires sont trois à quatre fois supérieurs aux nôtres, témoigne le président de Metz, Thierry Weizman. Ici, les salaires sont plafonnés et les joueuses gagnent à peu près toutes la même chose. »

Pour Philippe Bana, la Ligue Butagaz (la première division française) est à un moment charnière. « Les différentes crises économiques peuvent mettre en danger le modèle du handball européen. La Ligue Butagaz apporte plus de stabilité, explique le président de la Fédération française de handball. Et un club comme Brest peut tirer le handball féminin vers le haut, comme l’a fait le PSG chez les hommes. »

L’écart sportif entre clubs français et européens tend à se resserrer. « On pouvait dans un passé récent imaginer que Metz était le centre de formation de Györ, aujourd’hui, je pense que la différence entre les deux clubs n’est plus aussi grande », soulève le Messin Thierry Weizman. Fin septembre, les deux équipes s’étaient neutralisées (25-25) lors de la phase de groupes de Ligue des champions.

Lire aussi Handball : à l’Euro, les Bleues ne veulent pas se tromper d’objectif

Le Monde fera un suivi en direct du match France-Croatie vendredi à 18 heures.



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