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Friday, December 18, 2020

Filippo Grandi (HCR) : « Donnons-nous pour but de créer un monde où il n’y aurait plus de Haut-Commissariat pour les réfugiés »

Tribune. Le 14 décembre, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a eu 70 ans. Pour une organisation qui aurait dû cesser d’exister trois ans après sa création, cet anniversaire nous pèse et nous n’avons pas le cœur à le célébrer.

Tandis que le monde commençait à se reconstruire suite aux ravages de la seconde guerre mondiale, le HCR a été mandaté pour trouver des solutions pour les réfugiés d’Europe. Créée le 14 décembre 1950, l’organisation avait un mandat limité dans le temps et explicitement apolitique, comme si son existence réveillait des souvenirs que l’on préférait enterrer avec les décombres de la guerre.

Mais l’évolution de l’ordre mondial a conduit à de nouveaux conflits et à de nouveaux déplacements de réfugiés. En 1956, deux cent mille Hongrois fuirent vers l’Autriche après la répression de la révolution par les forces soviétiques. L’année suivante, la Tunisie demanda l’aide du HCR, alors que la guerre d’indépendance de l’Algérie poussait des dizaines de milliers de personnes à traverser ses frontières en quête de sécurité.

Sur le terrain

Et le mandat de l’organisation a continué de s’élargir. L’époque postcoloniale fut jalonnée de luttes pour la libération, puis de luttes pour le pouvoir. Des millions de civils furent piégés dans la tourmente. Année après année, continent après continent, le HCR fut appelé à venir en aide à un nombre de plus en plus important de personnes forcées de fuir. De l’Amérique centrale à l’Afrique subsaharienne, en passant par le Vietnam et le Cambodge.

Durant les sept dernières décennies, ce monde qui s’était juré de maintenir la paix s’est montré beaucoup plus apte à créer des conflits qu’à les résoudre

L’année 2019 a marqué quatre décennies de déplacements pour les Afghans ; 2021 marquera dix ans de conflit en Syrie. Et ainsi de suite : une série d’anniversaires non souhaités, avec de nouveaux conflits qui éclatent ou resurgissent alors que les effets des conflits plus anciens se font toujours sentir. Durant les sept dernières décennies, ce monde qui s’était juré de maintenir la paix s’est montré beaucoup plus apte à créer des conflits qu’à les résoudre.

Et c’est pour protéger les personnes vulnérables déracinées par ces conflits que le HCR a été si souvent sollicité pour faire tout son possible. Cela a souvent impliqué des compromis. Nous ne sommes généralement pas à la table où se décide le sort des nations et des peuples. Mais nous sommes toujours sur le terrain, pour venir en aide aux personnes qui ont été forcées de fuir en l’absence de solution.

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