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Saturday, December 19, 2020

Covid-19 : le masque recommandé dans les transports en Suède

Un panneau rappelant la distanciation sociale recommandée face à la pandémie de coronavirus, à Stockholm, le 20 novembre. Un panneau rappelant la distanciation sociale recommandée face à la pandémie de coronavirus, à Stockholm, le 20 novembre.

Faisant cavalier seul depuis le début de la pandémie, la Suède était le seul pays européen à ne pas recommander le port du masque. Le royaume scandinave a fait marche arrière, vendredi 18 décembre : en plus de présenter les restrictions les plus sévères imposées depuis le début de la pandémie, le gouvernement a annoncé que les Suédois seraient enjoints de se couvrir le visage, à partir du 7 janvier, dans les transports en commun.

L’agence de la santé publique (FHM) présentera des directives dans les prochains jours. Le masque devrait être recommandé aux heures de pointe, quand il n’est pas possible de garder ses distances. S’il ne sera pas obligatoire, « les sociétés de transports en commun devront disposer de stocks pour ceux qui n’en ont pas, dans tout le pays », a précisé Johan Carlson, le directeur de l’agence.

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Jusqu’à présent, les autorités sanitaires suédoises avaient refusé de suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. « Nous n’avons jamais été contre le masque, a assuré, vendredi, M.Carlson. Mais nous avons eu peur que les gens oublient de garder leur distance. » Toutefois, a-t-il reconnu, « les mesures que nous avons prises pendant le printemps ne sont pas suffisantes pour aider en ce moment ».

Nouvelles restrictions

Pendant la première vague, le leader de l’extrême droite, Jimmie Akesson, était le seul à avoir plaidé en faveur du masque. Le 10 décembre, le parti centriste, allié du gouvernement dirigé par le social-démocrate Stefan Löfven, a exigé à son tour qu’il soit imposé dans les régions à forte contamination, où il était impossible de garder ses distances. Selon un sondage Ipsos, publié vendredi soir sur le site de Dagens Nyheter, 41 % des Suédois y seraient d’ailleurs favorables (contre 39 % qui s’y opposent).

Vendredi, le gouvernement a aussi annoncé une série de nouvelles restrictions, qui entreront en vigueur le 24 décembre. Les bars et restaurants restent ouverts, mais ils devront arrêter de servir de l’alcool à 20 heures (contre 22 heures, depuis le 20 novembre) et ne pourront accueillir des groupes de plus de quatre personnes.

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Pour la première fois depuis le début de la pandémie, commerces et salles de sports vont devoir limiter le nombre de leurs clients. Aucune jauge officielle n’est imposée. Mais « si cela ne fonctionne pas, le gouvernement pourra les fermer », a menacé le premier ministre. Les commerçants sont aussi priés d’annuler les « mellandagsrea », les plus grandes soldes de l’année, qui débutent entre Noël et le premier de l’an.

Par ailleurs, toutes les institutions publiques encore ouvertes sont fermées. Parmi elles : les piscines, bibliothèques et les gymnases. Les cinémas, théâtres et musées, avaient déjà baissé le rideau, début novembre, quand la jauge pour les rassemblements publics a été ramenée à huit personnes, y compris pour les réunions privées.

Désapprobation des experts

Le télétravail, enfin, est généralisé, et l’enseignement à distance, dans les lycées, prolongé, jusqu’au 24 janvier. Car à quelques jours de Noël, les chiffres sont mauvais. Vendredi, le royaume de dix millions d’habitants totalisait 367 000 contaminations et 7 993 décès. Sur les sept derniers jours, 46 352 nouveaux cas ont été enregistrés, soit une hausse de 24 %, par rapport à la semaine précédente. Dans la plupart des régions, les hospitalisations battent désormais les records du printemps.

Ces dernières semaines, le gouvernement a essuyé de nombreuses critiques sur sa gestion de la pandémie, jugée trop passive et pas assez efficace. Même le roi, Carl XVI Gustaf, sortant de sa traditionnelle réserve, a estimé, dans une interview à la chaîne SVT, que la Suède avait « échoué » face à la pandémie.

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Jusqu’à présent, le gouvernement affirmait qu’il ne disposait pas des outils législatifs pour imposer la fermeture des restaurants et des commerces, ou réduire la liberté de circulation des Suédois. Un projet de loi a d’ailleurs été présenté au parlement début décembre, qui devrait entrer en vigueur d’ici mars 2021.

Difficile de ne pas voir dans ce nouveau tour de vis une désapprobation des experts de l’agence de la santé publique, aux manettes depuis le début de la pandémie. Stefan Löfven, pour sa part, a démenti un changement de stratégie, assurant que la Suède « continuait de prendre les mesures qui s’imposent en fonction de la situation ».



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